publié le 1er septembre 2007
   extraits:
Le contexte et le fond de la pensée de l'auteur:

Ascelin-Adalbéron en veut à Landri de Nevers d'avoir fait échouer en 993 le rapprochement qu'il a tenté entre Hugues Capet / Robert le Pieux d'une part et Otton III d'autre part. L'évêque de Laon voulait faire passer le royaume franc sous la préséance et l'autorité de l'empereur germanique afin de faire revivre l'unité de l'empire chrétien d'Occident.

Après 995, l'évêque de Laon n'arrive toujours pas à se résoudre au refus des deux rois Francs de se rallier à son idée de subordination politique de la Francie occidentale à l'empereur germanique. Il en rendait Landri responsable et pour lui la politique de Landri devait amener l'asservissement de toute l'Europe à des féodalités locales (cf. strophe 28).
commentaire de la strophe 10:

       " triste clerc "= L'évêque de Laon reconnait qu'il avait été mauvais 
diplomate.
        Chelles = chef-lieu du canton de Seine-et-Marne. Résidence royale. A 
Chelles siégea un concile en 993. 
        
Vorches : appelé aujourd'hui Vorges, dans le canton de Laon, terre du
domaine de l'église de Laon située à une lieue de la ville épiscopale. C'est 
la résidence épiscopale des évêques de Laon. 

        Paris : palais royal.
Vorges dans le texte: le Rythmus satiricus

Ces extraits traduits et ces commentaires de l'oeuvre d'Adalbéron de Laon proviennent des travaux de Sébastien Bricout. Ce chercheur indépendant de la région montpelliéraine a publié sur le site Corpus Scriptorum Latinorum (http://www.forumromanum.org), trois éditions intéressantes des œuvres d'Adalbéron de Laon : Rythmus satiricus, De summa Fidei et Carmen ad Rotbertum regem.
1.  La ruse de Landri s'efforce,
De tout le zèle de son énergie,
De bouleverser régulièrement
La monarchie du vaste globe. 
(...)

8. À l'approche du trône des rois, 
Il les salue sans les aimer, 
Mais il est comme une hutte
Elevée sur un champ de concombres. 
 (...)

10. Mais l'évêque a compris 
Qu'il était triste d'être dans le clergé. 
On va de Chelles à Vorges, 
De Vorges à Paris. 


(...)

13. Adalbéron ne saisit pas 
Pourquoi rit Achitophel ; 
Il porte des renards en son cœur
Celui qui ne sait épargner ses amis. 
(...)

28. « La prospérité d'Achitophel
C'est l'asservissement de l'Europe ! 
Chaque jour, il est pire ; 
Même s'il meurt bientôt, il sera trop tard !
»
Adalbéron de Laon et le rêve de la Monarchie universelle

Adalbéron (Ascelin), est connu pour sa traîtrise 
de 991 quand il livra le dernier roi carolingien 
Charles de Lorraine, à son ennemi Hugues 
Capet. 

En contribuant à supprimer le dernier descendant de la dynastie carolingienne, Adalbéron souhaitait reconstituer un empire chrétien supérieur aux royaumes féodaux en cours de formation.
Pour cela, il défendait  la nouvelle dynastie 
germanique ottonienne.

Logiquement, quand les Capétiens prirent trop d'assurance, Adalbéron fut amené à les "trahir" à leur tour... Son échec lui valut d'être déposé au synode de Pavie en 998.
L'histoire lui a gardé une solide réputation de "Vetulus Traditor" (vieux traître). Il meurt vers 1030.
       
Aux origines de Vorges: une villa carolingienne

Vorges est mentionnée dans les poèmes satiriques d'Adalbéron de Laon (Chancelier du roi Lothaire en 974 et évêque de Laon de 977 vraisemblablement jusqu'à sa mort vers 1030).

Dans
la chanson sur Landry de Nevers, ou Rythmus satiricus, il évoque les évènements de la fin du Xe siècle.

On y comprend que Vorges était alors la
résidence rurale des évêques de Laon..
On peut en conclure facilement qu'une villa occupait les lieux à l'époque carolingienne.

A Vorges au XIIe et au XIIIe siècle, le chapitre de Laon contrôle encore la plupart des vignes qu'il gère avec soin. C'est à cette époque que l'église est entièrement reconstruite avec la nef que nous lui connaissons encore.
L A    V I L L A     C A R O L I N G I E N N E     D E    V O R G E S 
V O R G E S     V O R G E S                       V O R G E S                          V O R G E S         V O R G E S
                                                                                                                                                                    V O R G E S               V O R G E S                          V O R G E S         V O R G E S         V O R G E S